Premier séminaire brésilien

Je n'ai rien écrit pendant deux semaines mais mon arrivée à Belém va permettre de me rattraper. Surtout que ce soir je n'ai qu'une envie : parler français. A défaut de parler avec quelqu'un, je pense que je suis la seule étrangère dans cet hotel et que trouver un français sera dur. J'écris donc quelques lignes sur mon blog.

Ce matin, réveil à 7h30 et comme je partage ma chambre avec une brésilienne de Rio, je dois les yeux à peine ouverts m'excuser pour le bruit qu'a fait mon téléphone. J'avais mes boules quies à cause de la clim (pas moyen de dormir sinon) et essayer d'expliquer ça en portugais à cette heure s'avère très difficile ! Mais autant être plongée dans le bain tout de suite, je vais passer ma journée à écouter des conférences. Malgré mon enthousiasme - je vais enfin connaitre tous les secrets des plans de la maladie de Chagas en Amazonie - je suis quand même fatiguée d'avance.

C'est donc parti pour 9h de conférences en théorie. Et cela commence par un court discours de bienvenue et l'hymne brésilien ! Tout le monde se lève et chante à tue-tête, et pas un couplet mais deux ou trois. Ma seule expérience de l'hymne brésilien se résume aux finales de coupe du monde. C'est là que je réalise que je suis au brésil, à Belém, pas très loin de l'équateur, seule étrangère dans une réunion gouvernementale de réflexion pour des actions à mener autour de Chagas...l'impression est assez étrange.

Puis s'enchainent plusieurs conférences, des questions toutes plus animées les unes que les autres (les gens racontent leur vie plus qu'ils ne posent des questions) et enfin l'heure du déjeuner. Je n'en peux plus du portugais et je meure de faim ! Bon, c'est le même menu qu'hier soir et la mousse de maracuja ne vaut pas la mienne (enfin, celle de mon ancienne colloque néerlandaise) mais c'est plutôt agréable de ne pas cuisiner après ces semaines de cuisine forcée du fait d'un RU en grève !

14h, c'est reparti. le syndrome de la digestion se fait sentir, j'ai plus de mal à suivre ! Heureusement, c'est moins intéressant que le matin et j'ai mon dictaphone de toute façon (même si l'enregistrement des voix à travers un micro ne va pas être de la meilleure qualité...). Courte pause à 17h30, j'ai le temps d'essayer d'ouvrir mes mails (la connexion est aussi mauvaise qu'à Brasilia) et d'avaler trois ou quatre petits-fours, et c'est encore reparti, pour une réunion scientifique "privée" cette fois !

Malgré la fatigue, les propos échangés sont très intéressants et je pense qu'en trois jours, j'aurai assez de matière pour écrire tout mon mémoire. Je me vois déjà sur la plage de Santarem profiter du soleil ! Même si là pour l'instant il est 21h et que la réunion n'est toujours pas terminée et que je demande innocemment à ma voisine à quelle heure ferme le restaurant. Il s'avère qu'elle est une des organisatrices et que oui, il faudrait peut-être songer à interrompre les discussions enflammées sur les lames de sang séché et les cultivateurs d'açai...encore 30 minutes à parler portugais autour d'un plat de poisson et d'une mousse d'ananas (ma préférée) et je peux m'échapper pour lire mes e-mails pour de vrai cette fois ! Avant de m'endormir profondément, je pense que je vais rêver de jus d'açai et de triatomines, en portugais bien sûr...

Comments

[yves]

Pays En Développement: Eh bé ils ont à faire face à des problèmes particuliers dans leur fruits. Autre chose que l'agriculture allemande!!! bravo, y adu Retour d'Expérience à faire.

[Luc B.]

amusant le parcours "à la poursuite de la maladie de Chagas" !!!