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Em busca de palma do Brasil

26 septembre 2011

La pluie, Brasilia, le départ. La boucle se ferme...

Il avait plu quelques jours après mon arrivée à Brasilia, il commence maintenant à repleuvoir, quelques jours avant mon départ. La chaleur était très lourde ces derniers jours et cette pluie est comme une bénédiction, cela faisait bien longtemps que je n'avais pas senti son odeur ici...d'ailleurs tous les brésiliens que je connais saluent son arrivée comme un évènement : il pleut !! L'herbe brûlée va reverdir, les plantes vont recommencer à croître, l'air va devenir plus respirable. Peut-être la croissance des mangues va-t-elle s'accélerer, ce qui me permettrait d'en manger avant mon départ ! Mais j'en doute, quatre jours ne me paraissent pas suffisants...

Ces dernières semaines ont été plutôt calmes. Après la visite des chutes d'Iguaçu, je suis passée par Paraty, une ville coloniale portugaise au sud de Rio, à quatre heures de bus. Certes l'endroit était joli, on se serait cru dans un petit port d'Europe du Sud, mais on était bien loin du Brésil que je connaissais, des petites villes désordonnées du nord avec leur foule et leurs odeurs parfois désagréables ! Paraty était propre, pavée, organisée, pleine de charme, parsemée de restaurants et de magasins de souvenirs, et bien connue des touristes, surtout européens et américains. Nous étions en basse saison et le temps n'était pas idéal, les plages paradisiaques promises étaient désertes, ce qui n'était pas pour me déplaire non plus. J'ai eu le temps de m'y baigner jusqu'avant qu'il ne commence à pleuvoir, l'eau n'était pas froide mais les vagues plus propices aux surfeurs qu'aux baigneurs en quête de détente...autant dire que je ne me suis pas trop éloignée du bord. Après cela une soirée bien sympathique à Paraty, où la vie nocturne s'est révélée bien calme (nous étions en milieu de semaine), mais cela ne nous a pas empêchés de trouver le seul endroit d'ouvert où nous pouvions danser. Le petit hostel que nous avions trouvé à la dernière minute était bien sympathique lui aussi, tenu par un couple d'espagnols, on se serait cru chez eux (c'est d'ailleurs là qu'ils vivaient avec leur enfant). Le petit déjeuner était royal : pain, jambon, fromage, mangue, bananes, papaye, gâteaux, jus de fruits frais...malgré des prix semblables, la qualité des hostels peut beaucoup varier.

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Paraty, son port, ses rues, ses églises, ses couleurs

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La praia do sono et son allure de plage d'île déserte...d'ailleurs nous avons trouvé une noix de coco que nous avons réussi à ouvrir après 20 bonnes minutes d'effort et qui s'est révélée pas si mauvaise que ça ! Verdict : nous pouvons survivre en milieu difficile...

Nous sommes revenus à Rio par le même bus, un bus très confortable de la compagnie Costa Verde (qui a le monopole sur cette partie de la côte d'où des tarifs un peu élevés...) et nous sommes arrivées à la gare routière avant la tombée de la nuit comme nous l'avions prévu. Après avoir vainement essayé de prendre un bus -la circulation était vraiment bouchée- nous avons fini par prendre le métro pour rejoindre Ipanema et l'hostel que nous avions réservé, également à la dernière minute. Mais là, pas d'accueil chaleureux ni de petit déjeuner, autant dire que nous étions contentes de n'y rester qu'une nuit. L'hostel était bondé et très étroit, et l'ambiance bien morne. Mais cela ne nous a pas empêchées de passer une bonne soirée en compagnie d'Yves, un suisse que nous avions rencontré dans le bus à la frontière entre l'Argentine et le Brésil, que nous avions retrouvé dans l'avion pour Rio et que nous avons croisé par hasard dans une rue d'Ipanema !

P1050908Champagne et fraises à Ipanema, que demander de plus...?

Le lendemain, le programme se voulait dense mais s'est résumé à l'ascension du pain de sucre. Car il faut d'abord y arriver ! D'abord trouver le bus, puis traverser la ville ce qui a pris pas loin d'une heure trente, et prendre la décision difficile de prendre le téléphérique ou de monter à pied ! (la première étape du moins). Ce que nous avons fait et n'avons pas regretté, puisque la promenade s'est révélée très agréable.

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L'ascension de la première étape du pain de sucre (il y en a deux) ; il y a même des singes que l'on peut approcher de très près !

Une fois arrivées au premier sommet, pas le choix, le téléphérique était de rigueur (et cher !). Malheureusement, le pain de sucre était serti d'un nuage, ce qui nous a obstrué la vue tant attendue de la baie de Rio...

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Le pain de sucre et son téléphérique, la baie de Rio entre deux nuages...

C'est en bas que les photos se sont révélées les meilleures. Après avoir mangé un cachorro quente (hot-dog brésilien, ici agrémenté de mais, de poivrons, d'oeufs de caille et de fromage), nous avons pris la pause !

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Pour le retour à Ipanema, une fois de plus le métro a été la solution la plus rapide. Ce qui nous a permis d'aller profiter un peu de la plage avant que la nuit ne tombe. En effet, nous devions quitter l'hostel pour en rejoindre un autre dans le quartier de Lapa où les anglais que nous avions rencontré à Paraty avaient aussi réservé...

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La plage d'Ipanema et ses vagues bien dangereuses (nous avons assisté au sauvetage de deux baigneuses qui s'étaient aventuré un peu trop loin !)

Arrivées à Lapa, l'hostel Books a été une agréable surprise. Pas de plaque dans la rue, une adresse discrète que j'ai littéralement adorée. Un grand patio où des cocktails étaient proposés, un grand salon parsemé de poufs, deux cuisines, deux étages et plusieurs salles de bains dont une très vaste avec une baignoire ! Magnifique déco aussi, très "maison d'artiste", et surtout un emplacement idéal, au calme, tout proche des rues agitées de Lapa. Où nous avons d'ailleurs passé une partie de la soirée...Lapa est bien uma outra storia...

Trois heures de sommeil, un réveil un peu difficile, et nous parcourions les rues du centre pour trouver des havaianas ! Que nous avons finies par trouver, restait ensuite à les choisir. Et notre périple s'est arrêté là, Anne-Claire et moi nous sommes séparées à l'aéroport de Rio où son avion Air France l'a ramenée vers Paris, quand à moi, je m'envolais vers ma chère Brasilia...

Je devrais essayer de faire une conclusion mais j'ai passé tous ces derniers jours à faire en sorte de l'éviter. Ne pas partir, rester ici au Brésil, il me reste tellement de choses à découvrir ! J'ai adoré son ambiance, son peuple, sa diversité. J'ai appris sa langue, me suis laissée aller à sa langueur. Ces mois sont passés tellement vite, l'angoisse de l'arrivée est bien loin ! Je me sens presque comme chez moi ici, même si jamais on ne me prendra pour une brésilienne...Et qui sait, je pourrais revenir, plus tôt que je ne le crois...

Entao, até mais Brasil !

 

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13 septembre 2011

As cataratas do Iguaçu

Le mémoire enfin rendu, je n'ai pas perdu de temps pour partir en vacances : départ pour Foz de Iguaçu le 3 septembre avec Anne-Claire, qui est venue me rendre visite une dizaine de jours !

Les chutes d'Iguaçu sont situées à la frontière du Brésil, du Paraguay et de l'Argentine et de Brasilia 1500 km nous en séparent. L'avion est donc une nouvelle fois de rigueur avec une escale à Curitiba qui me permet de voir de haut cette ville si propre et organisée comme décrite par le routard. Et dans le vol Curitiba - Foz de Iguaçu la chance est avec nous puisque nous sommes placées du bon côté dans l'avion et nous pouvons admirer les chutes vues du ciel avant d'arriver, c'est déjà impressionnant...

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Arrivées à Foz, nous ne perdons pas de temps puisque nous allons directement en bus en Argentine à Porto Iguazu. Il y a en fait deux façons de visiter ce site : du côté brésilien et du côté argentin. Il est recommandé de faire les deux même si l'on nous a dit que le côté argentin en valait plus la peine. Nous, nous ferons les deux...

Après un passage plutôt express de la frontière, nous arrivons en début de soirée à Porto Iguazu, petite ville qui semble avoir été construite uniquement pour les touristes. Les prix s'en font ressentir évidemment même s'il faut diviser les prix en pesos par 6 pour avoir l'équivalent en euros. Ce qui devient intéressant quand on achète des empanadas à 3 pesos pièce (un délice !). Beaucoup de vendeurs de souvenirs dans les rues donc, quelques restaurants "typiques" et beaucoup de gringos. Nous partageons d'ailleurs notre chambre avec une allemande qui est venue faire sa BA en Argentine en travaillant "gratuitement" dans une communauté (c'est à dire qu'elle paye pour travailler, on aura tout vu). Epuisées de notre journée de voyage, nous nous couchons tôt en prévision de la journée du lendemain qui s'annonce très chargée...

Réveil 7h le dimanche et direction les chutes ! Un bus spécial nous y conduit ainsi que les premières hordes de touristes et nous arrivons peu de temps après l'ouverture du site. Après avoir allégé mon porte-monnaie (100 pesos l'entrée par personne !), nous pénétrons enfin sur le site qui est en fait un parc naturel (classé au patrimoine mondial par l'Unesco) et pour marquer notre différence nous boudons le petit train mis à disposition des touristes qui va directement aux chutes. Nous sommes jeunes et en bonne santé, nous allons marcher...et nous prenons sans hésiter le premier sentier qui se présente à notre vue (Sendero Macuco), sans regarder le plan évidemment.

P1050519Le plan du site des chutes d'Iguaçu, vous remarquerez la différenciation Argentine-Brésil (le Paraguay est plus au sud). Le sentier Macuco est quant à lui en vert en dessous de l'hôtel Sheraton...

Quarante-cinq minutes de marche plus tard (3,5 km quand même), nous avons entre-temps aperçu quelques singes et animaux dont nous ignorons le nom, nous arrivons à une ravissante petite chute qui s'avère en fait être une impasse. ll nous faut rebrousser chemin et reparcourir tous ces kilomètres pour gagner les véritables chutes qui sont un peu plus au nord ! Nous nous disions bien qu'il n'y avait pas grand monde...

Tout change à notre arrivée sur le sentier "supérieur", là il y a foule et presque la queue pour admirer les points de vue. Des ponts de bois ont été construits un peu partout pour permettre aux visiteurs d'avoir un aperçu des cascades du dessus, d'en dessous, de côté...les passages sont un peu étroits et la balade est d'ailleurs déconseillée aux femmes enceintes et aux personnes cardiaques (j'essaye de ne pas imaginer la rupture d'un pont au sommet d'une chute, surtout au moment où je suis coincée derrière un groupe de touristes argentins un peu âgés qui prennent tout leur temps pour avancer et prendre des photos !).

Notre premier aperçu des chutes d'Iguaçu est donc celui-ci :

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Malgré l'environnement quelque peu envahissant, je reste subjuguée par ce qui s'offre à mes yeux. Les voici ces fameuses chutes du film Mission que j'adore ! (la musique en particulier), voici le trailer pour ceux qui ne connaitraient pas :

http://www.youtube.com/watch?v=PvWaD-NErlY

Le site est vraiment gigantesque et paraît encore tellement sauvage. On se sent minuscule à côté de ces trombes d'eau si puissantes et le bruit est aussi impressionnant. Le parcours peut commencer et comme tout le monde bien sûr nous prenons beaucoup de photos...

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On compte 275 cascades en tout pour pas moins six millions de mètres cubes d'eau déversés par seconde. La plus grande chute fait 90 mètres de haut (la gorge du diable...). Chaque nouveau point de vue est impressionant et je ne me lasse pas de contempler cette merveille...l'eau est bleue, jaune, verte et selon la lumière les impressions visuelles sont vraiment différentes. La chute des eaux dégage un épais nuage de vapeur d'eau qui selon le vent nous mouille plus ou moins, et on ne manque pas les inévitables photos de nous avec les chutes en arrière-plan bien sûr !

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La photo de gauche a nécessité quelques minutes de séchage tandis que j'ai été littéralement trempée après la photo de droite, surtout qu'il a fallu s'y reprendre à plusieurs fois ! J'étais à un mètre de la chute et j'étais comme sous une douche, il a fallu toute la nuit pour sécher mes chaussures ! Evidemment on pouvait acheter des sortes de capes en plastique pour se protéger de la "pluie" mais c'est beaucoup moins drôle...

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Après avoir emprunté le sentier "supérieur" nous nous promenons sur le sentier "inférieur". C'est par là qu'on a accès à quelques activités proposées aux visiteurs : promenade "écologique" en bateau sous les chutes (prévoir sacs plastiques et enlever ses chaussures !), traversée en bateau jusqu'à l'île qui se trouve en contrebas des chutes (malheureusement la force du courant empêche la traversée)...mais tout cela est un peu cher et personnellement je ne suis pas venue pour cela, les contempler me suffit !

Pour finir cette journée du côté argentin, nous prenons le petit train pour aller à la garganta del diablo, mais nous n'avons pas de chance cette fois, la passerelle longue d'un peu plus d'un km est fermée dans les 20 derniers mètres. Nous n'aurons pas la vue vertigineuse que nous attendions ! Mais de là on aperçoit le côté brésilien et l'occasion de présentera sûrement là-bas...nous rentrons donc à Porto Iguaçu et pour nous remettre de cette journée forte en émotions nous allons dans un restaurant argentin bien sûr pour manger uma parillada completa, un barbecue de viande...!

P1050705Nous ne sommes pas déçues, nous n'arrivons d'ailleurs pas à terminer ! Les argentins savent décidement bien mieux cuire la viande que les brésiliens, on me l'avait assez dit...

Dernière nuit à Porto Iguaçu et le lendemain réveil matinal encore une fois...mais il pleut ! Nous avons vraiment eu de la chance la veille...Heureusement cela s'arrête assez vite, le ciel est quand même très gris, et nous reprenons le bus pour le Brésil en faisant le même chemin en sens inverse ! Nous rencontrons un suisse qui va également aux chutes brésiliennes et il s'avère qu'il prend le même vol que nous le lendemain. Les hasards des rencontres !

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Le bus Porto Iguazu - Foz de Iguaçu (c'est moi à la fenêtre !)

 Nous sommes donc de nouveau à Foz de Iguaçu, déposons nos affaires à l'hostel et nous dirigeons directement vers les chutes. Le temps est toujours mitigé et nous sommes un peu déçues au début. Mais notre impression change très vite quand nous commençons à voir toutes les cascades que nous n'avons pas vues du côté argentin. Elles sont toutes aussi impressionnantes voire davantage...

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Comme j'avais imaginé le côté brésilien comme une promenade tranquille à distance des chutes, je m'étais habillée plutôt légèrement évidemment...mais plus nous avancions plus nous sentions ce qui semblait être une petite bruine ! A la fin nous étions pratiquement les seules sans avoir mis de ciré ou de cape en plastique, et le passage sur la passerelle en plein milieu des chutes s'est avérée très humide ! Une nouvelle fois nous étions complètement trempées...

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Et la chance est revenue puisque le ciel s'est éclairci en fin d'après-midi...Nous avons donc reparcouru tout le trajet en sens inverse pour profiter du ciel bleu ! Et refaire quelques photos...

Pour conclure je pense avoir préféré le côté brésilien pour le spectacle, mais le côté argentin était plus "amusant". Il est donc bien nécessaire de faire les deux !

Nous avons passé la soirée à Foz de Iguaçu avant un nouveau réveil matinal, pour prendre l'avion direction..Rio et Paraty ! (la suite au prochain numéro).

22 août 2011

Rio de Janeiro

Petit intermède de 5 jours avant la dernière ligne droite de rédaction du mémoire...direction Rio ! En théorie ce n'est pas très sérieux mais il faut bien ça pour découvrir une des plus belles villes du monde, et le beau temps est au rendez-vous (malgré la saison, on est censé être en hiver...).

Mardi matin réveil 5h et arrivée à Rio à 9h avec Arnaud où nous retrouvons une amie à lui, Stéphanie, qui arrive tout droit du Canada. Il y a en fait deux aéroports à Rio : l'aéroport international Galeao où nous arrivons, un peu excentré, et un en plein centre, le  Santos-Dumont. Nous prenons donc un bus qui nous amène jusqu'à l'Hostel Republica dans le quartier de Catete, juste en dessous de Lapa. Nous commençons bien sûr par aller voir la mer qui est à deux pas. De là nous avons un premier aperçu de la baie, du pao de azucar (le fameux pain de sucre), de l'eau, qui est un peu plus fraîche qu'à Santarém et des avions qui décollent de l'aéroport Santos Dumont aussi ! La piste est relativement courte et le décollage acrobatique, mais quelle vue pour le pilote ! Le paysage est vraiment magnifique et l'on n'a pas une impression de mégalopole avec toutes ces collines et ces étendues encore sauvages. Mais il y a quand même beaucoup de buildings et un smog assez persistant...

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Pour ce premier après-midi nous nous promenons au hasard dans le centre. Ici les agua de coco sont servies dans des gobelets en plastique et je suis étonnée de la propreté des rues. Les trottoirs sont larges et il n'y a pas d'eau croupie dans le caniveau comme à Belém. On ressent tout de suite un niveau de vie bien plus élevé ici, même si l'extrème pauvreté cotoie les gens les plus aisés. Rio est censée être la ville la plus dangereuse du monde mais le centre-ville ne l'est pas vraiment. Il y a des policiers partout il faut dire...Nous nous perdons un peu en revenant, à pied ce n'est pas évident même si nous avons un plan ! Nous revenons le long de la plage de Catete à la nuit tombée, il n'est que 18h mais la nuit tombe plus vite ici qu'à Brasilia. Après la chaleur de la journée (plus de 30°C quand même), il fait maintenant un peu plus frais, sans que cela justifie d'emporter des vêtements plus épais (ça tombe bien, je n'en ai pas pris !). Nous mangeons des grillades dans un petit resto du quartier et nous allons dormir, la journée a été plutôt longue...

Réveil matinal le lendemain, à 8h ! Le café da manha (petit déjeuner) est compris dans le prix de la nuit et même si l'eau du robinet est jaune et que les fruits se font rares, c'est plutôt pas mal. Et il n'y a pas grand monde, c'est même désert. Il faut dire que l'on est en basse saison et en semaine...Cette fois nous prenons le métro pour rejoindre le centre, la ligne est toute neuve et tout est très propre à l'intérieur encore une fois. Les rames sont spacieuses et automatisées et il y a des affiches partout encourageant les usagers à laisser leur place aux personnes âgées, à attendre la rame suivante si la sonnerie se fait ressentir et à ne pas courir...pas de musiciens dans les couloirs ici, seulement un doux fond de musique classique. Et un ticket plus cher que celui du bus. On ne croisera pas beaucoup d'habitant des favelas ici...

Pendant la matinée nous nous promenons un peu au hasard une fois encore, de la station Centro à la cathédrale. Rio est un mélange d'époques et de styles et l'impression générale est plutôt intéressante, loin d'être désagréable. Les buildings en verre cotoient les maisons coloniales ou art-déco et les églises baroques. Dans la rue on est bien au Brésil : les voitures sont reines et ne laisseraient passer un piéton pour rien au monde et on croise une multitude de petits magasins et de vendeurs ambulants. Il y a des travaux partout aussi, la ville se prépare pour la coupe du monde de foot de 2014...

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Une petite église perdue au milieu des immeubles et une magnifique bibliothèque portugaise...

Nous nous arrêtons à un vendeur dans la rue pour déjeuner. Ici l'option principale est salgado + suco (petit sandwich salé et un jus de fruit industriel) pour une somme très modique, en général cela va de 2 à 3,5 reais. Nous tentons quand même les hamburgers du voisin, eux aussi à un prix imbattables et vraiment énormes. 3 carnes + 2 ovos + 1 bacon + 2 queijos + patatas et j'en oublie. Pas très équilibré mais cela nous donnera de l'énergie pour l'après-midi ! Puisque nous allons voir le Cristo Redentor du Corcovado...

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La cathédrale ultra-moderne de Rio, qui est quand même moins belle que celle de Brasilia...

Sortie touristique donc et après un premier bus, nous prenons une petite navette qui pour 20 reais chacun nous emmène à l'entrée "officielle" du site. Ca grimpe sec et nous nous arrêtons une première fois pour admirer la vue sur la baie. Et le ballet des hélicoptères au passage...on a la possibilité de survoler la baie pour 150 reais (bon, ça ne dure pas très longtemps, 7 minutes à peine) et cela va jusqu'à 1000 reais ! Mais là le vol dure une heure. Mais étrangement ça ne me dit rien du tout !

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La baie, le Pao de Azucar (nous n'y monterons pas, cela sera pour une autre fois !) et le Christ de loin

Après avoir acheté notre billet d'entrée (17 reais quand même), nous montons dans une deuxième navette qui nous emmène jusqu'en haut cette fois. Et là le spectacle est saisissant...il y a des touristes partout qui bousculent les voisins sans scrupules pour prendre la même photo ! J'arrive quand même à photographier le Christ sans têtes de touristes. Pour la petite anecdote (brésilienne), le Christ étend les bras car il est prêt à applaudir les Cariocas (les habitants de Rio) s'ils se mettent à travailler ! Cela veut tout dire...

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Admirez le coucher de soleil ! La vue est quand même gâchée par les tours de télé...

Nous terminons la journée par une petite expédition dans le quartier de Lapa où nous sommes censés trouver de la musique brésilienne à profusion. Mais nous sommes en semaine et il n'y a pas grand monde. Et l'entrée des quelques bars où il y a des concerts est payante ! Ce qui n'était pas marqué dans le guide...

Le lendemain, jeudi, direction Ipanema, la PLAGE. Copacabana n'a plus trop la cote, maintenant c'est aux plages d'Ipanema et Leblon qu'il faut aller et après avoir acheté de quoi faire un pique-nique nous découvrons la longue plage de sable blanc et fin bordée d'immeubles tous plus beaux les uns que les autres. Je ne vois pas de créatures magnifiques par contre, elles ne doivent venir qu'en été...je suis presque déçue ! On m'en avait tant parlé...mais je préfère cela à une plage bondée et pour le coup nous avons presque la mer pour nous tous seuls. L'eau n'est pas très chaude et il y a de grosses vagues, ce qui décourage les porteuses de bikini ! Mais rien ne m'effraie et je bois la tasse plusieurs fois, enfin la mer la vraie ! La journée se termine d'une manière quelque peu originale : nous allons voir un match de foot opposant une équipe de Rio, les Flamengo, à une équipe de l'état de Goias, les Atletico ! Il n'y a pratiquement que des supporters des Flamengos dans le stade et nous nous asseyons au milieu d'entre eux. L'ambiance est géniale et pour mon premier match de foot je ne suis pas déçue...

Les jours suivants se poursuivent et je découvre de nouveaux quartiers de Rio, de nouvelles églises baroques, l'ambiance de Lapa le vendredi soir aussi (la fête bat son plein !). Cinq jours c'est finalement trop court, mais il reste le mois de septembre pour revenir...!

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Des petites rues dans le centre, le quartier de Santa Teresa huppé et ultra touristique où on accède en bus ou en tram, le jardin botanique

11 août 2011

Règles de circulation des appartements

Après une nuit passée dans les avions et les aéroports de Santarém et Manaus, je suis arrivée lundi de bon matin à Brasilia…et j’ai vite retrouvé mes bonnes vieilles habitudes face à la sècheresse, boire constamment et mettre beaucoup de baume à lèvres ! J’ai aussi retrouvé les mangues qui se faisaient rares dans le nord et un choix beaucoup plus varié de légumes dans mon cher BigBox. Autant manger équilibré dans cette période intense de rédaction où je ne bouge pas beaucoup ! Mais ce travail intensif ne m’empêche pas de profiter des lieux aussi. Entre les discussions avec mes nouveaux colloques sur le réseau internet vraiment catastrophique, les programmations de soirées empanadas/gâteau au chocolat et la confection de mousse de maracuja (je ne m’en lasse vraiment pas), le temps passe toujours aussi vite. Et les appartements de Colina sont décidément bien confortables après les conditions de vie très simples de Santarém. Je suis d’ailleurs tombée sur le règlement de Colina, en portugais, anglais et …français, dont voici quelques extraits (je vous laisse imaginer la signification de certaines phrases qui restent bien obscures si on ne lit pas la version portugaise !) : Règlements pour l’occupation de vacance appartement en transit - Maintenir en permanence fermé la porte de la chambre et l’appartement (la Division de la Maintenance du trafic Appartements –DMAT n’est pas responsable de la garde des actifs des visiteurs privés) - Lorsque vous voulez quitter : vérifiez bien que vous êtes en possession de tous ses biens (la DMAT n’est pas responsable des biens qui ont oublié le visiteur dans l’appartement) et laissez les clés de la propriété du chômage) - Il est interdit de promouvoir des parties ; de conserver la garde de gaz inflammables, radioactifs ou autres ; d’étendre les vêtements, les tapis et autres dans les fenêtres et la façade ; l’utilisation inappropriée de la robe de l’environnement… Rien de bien nouveau donc, mais cela n’est que temporaire…je vous laisse la surprise de ma prochaine destination !
2 août 2011

Alter-Do-Chao

Un village de vacances, Alter-Do-Chao, à la rencontre du fleuve Tapajos et de l’Amazone, à une trentaine de kilomètres de Santarém. Un village étonnamment propre qui ne vit que lors de la saison sèche, de juin à décembre, lorsqu’il ne pleut plus et que le fleuve descend pour découvrir les magnifiques plages de sable blanc et les petites cabanes de paille disposées tout du long. Pour l’instant, les plages ne sont qu’en partie asséchées et il faut prendre un bateau pour accéder à celles qui vont face au village. On assiste alors à la nuit tombée à un ballet de bateaux ramenant les touristes et déversant ces derniers sur la place principale. C’est là que tout le monde se retrouve le soir venu et là où l’on trouve la plus grande animation. Un kiosque à musique au centre, des trampolines pour les enfants, quelques étendues d’herbes et des bancs, des alignements de petites baraques vendant boissons, chips et grillades, des petits bars et des tables remplies de buveurs de bière, des groupes de jeunes assis un peu partout, des objets divers à vendre sur le sol, des magasins de souvenirs et de vêtements, quelques petits restaurants, des pousadas, un supermarché, une église. Tout paraît un peu superficiel et bien différent de Belém, moins authentique peut-être, presque trop organisé. La différence de prix des produits se fait ressentir et il faudra débourser beaucoup pour rapporter un objet d’artisanat indien ou un chapeau de paille. Autour de cette place quelques rues où l’on trouve d’autres pousadas, d’autres petits restaurants et commerces et beaucoup de belles maisons de vacances en bois qui contrastent avec leurs voisines petites et toutes simples, sans fenêtres et un peu décrépies. L’allée qui mène à la plage est bordée de ces belles bâtisses et de cocotiers, on se croirait sur une promenade dans le sud de la France, du moins c’est comme ça que je l’imagine.

Une maison, celle de Carlos, un des professeurs du Pluph à Brasilia, à une dizaine de minutes à pied du centre d’Alter-Do-Chao, après le terminal de bus et le terrain de football. Une maison toute simple sans fenêtres avec des grilles pour fermer les ouvertures. Trois pièces en tout, une cuisine allongée ouverte sur l’extérieur, une petite pièce qui sert de débarras et où un vélo crevé est entreposé, une chambre où s’entassent toutes nos affaires. Près de l’entrée, un congélateur qui sert de frigo très bruyant et qu’il faut débrancher la nuit sous peine de retrouver tous nos aliments congelés. C’est déjà arrivé, on découvre alors le concombre gelé, la carotte noircie et le chocolat givré. Depuis peu, un ventilateur d’occasion, qui a le mérite de faire plus de bruit que le congélateur, on n’entend donc plus ce dernier. Mais il rafraichit un peu la pièce, ce qui n’est pas du luxe tant la chaleur est insupportable parfois. Puis une petite table et deux tabourets en plastique, c’est là que nous petit déjeunons, travaillons, déjeunons, travaillons de nouveau et dinons. A côté près du mur un étrange alignement de lavabos et de toilettes ébréchés, probablement une collection, plus certainement de futurs matériaux pour des constructions à venir. Dans le fond une gazinière qui fait four, au gaz, au moins cela fonctionne tout le temps, un évier dont le tuyau d’évacuation donne directement dans le sol derrière. Ne cherchez pas de système d’évacuation des eaux, vous n’en trouverez pas, tout va sur le sol et l’eau encercle la maison lorsque cela déborde. Cela arrive souvent car le tuyau alimentant la salle de bain est cassé et il faut sans cesse le remettre avant de pouvoir prendre une douche et surtout ne pas interrompre cette dernière lorsqu’on est dessous sous peine de re-démonter le système. La question de l’eau ne se limite pas à cela d’ailleurs, ici elle n’arrive à la maison  que vers 9h30 le matin, s’arrête entre midi et 15h et se rallume jusqu’à 18h pour s’éteindre définitivement jusqu’au lendemain. Elle est en fait partagée entre plusieurs quartiers et tout le monde attend son tour. D’où une organisation sans faille, après celle du congélateur. Des bassines sont là exprès pour conserver de l’eau et pouvoir en disposer le soir venu et aux heures des repas, quand on en a le plus besoin. Il faut alors faire preuve d’économie, pas question de faire la vaisselle ou une lessive à ces heures, il faut attendre que l’eau revienne. Parfois l’électricité s’arrête aussi, c’est arrivé un jour pendant toute une soirée. Et l’on découvre les joies de la vie sans eau ni électricité, quand on doit allumer les bougies et qu’on ne peut pas brancher les anti-moustiques. Car il y en a beaucoup ici, et par peur d’attraper la dengue et le palu, je vide peu à peu mes bombes d’anti-moustiques, qui avaient bien peu servi jusqu’ici. Beaucoup de fourmis aussi, des rouges surtout, qui piquent les pieds et qui s’attaquent au moindre paquet de gâteaux laissé ouvert ou au sac de pain mal fermé. D’où des techniques de lutte plus ou moins violentes : nettoyage des surfaces au savon, encerclements s à l’oignon sur le mur, la méthode la plus efficace s’avérant être le brulage au briquet ou à la bougie, les fourmis mettent alors une bonne demi-journée à revenir. Plus rarement, on trouve des araignées, dont certaines sont énormes, des lézards, un iguane qui se balade de temps à autre sur l’arbre de la cour.

Dans la cour, le soir, on entend presque le silence. Seul le vieux ventilateur emplir l’air de son bruit sourd et se plaque au reste. Au chant de ce qui semble être des grillons, aux éclats de voix venant parfois de la rue, aux grésillements des fourmis qu’on n’entend pas mais qu’on devine, se déplaçant par milliers sous le sol. Une lumière électrique éclaire la cour et lui donne une atmosphère un peu lugubre, presque glacée. Le vert de l’arbre est brillant et ses branches dessinent des ombres inquiétantes sur les murs de la longue bâtisse délabrée qui jouxte la maison. Une table en bois et quelques chaises sont disposées au centre et des éléments quelque peu disparates complètent le décor. Des canettes jetées au pied de l’arbre, des sacs plastiques accrochés à ses branches, nos hamacs, un bleu et un jaune, suspendus entre l’arbre et la grille de la  cuisine, des gravats un peu partout, une énorme bassine bleue percée mais que la voisine remplit quand même lorsque l’eau revient, mon linge qui sèche au dessus d’une piscine en ruines. L’endroit pourrait être inhabité mais le sol est ratissé, la table propre et la lumière allumée. Des mètres de fil électrique traversent d’ailleurs la cour pour la faire fonctionner et se confondent avec les branches les plus jeunes de l’arbre, légères et souples, telles des lianes suspendues. Ici je vis en tongs et la moins habillée possible pour essayer d’avoir moins chaud, en maillot de bain et en robes légères. J’ai acheté un chapeau de paille pour les trajets dans le centre ou à la plage et je prends trois à quatre douches par jour sans compter les bains dans le fleuve. Je bois sans cesse, on ressent bien plus la soif ici qu’à Brasilia, et le bidon de 20 litres d’eau potable part très vite. Je parviens quand même à travailler même si ce n’est pas très efficace la plupart du temps. La vie est bien simple, bien tranquille. Le week-end est plus animé, les gens viennent alors en bus de Santarém pour profiter de la plage et la musique est allumée un peu partout. Mais la semaine, le calme revient et les rues sont presque désertes. Les vacances sont finies, les enfants à l’école. On ne croise plus que les habitants du village et quelques touristes, bien reconnaissables, qui ne restent alors que quelques jours et qui envahissent les trois cafés internet du village. Ces derniers sont d’ailleurs bien souvent fermés par faute d’un réseau capricieux. Mais ici, pas d’impatience des grandes villes, la vie est plus lente, beaucoup moins stressante. On prend les choses comme elles viennent et on s’occupe d’un rien. Aux bougies qu’il faut fixer le soir sur leurs socles de verre, à l’emballage minutieux des aliments dans des sacs plastique, aux courses quotidiennes au petit supermarché du village, aux essais de desserts avec les ingrédients qu’on trouve, à la lecture passionnée des livres épais emportés de France, aux allées et venues au café internet, au remplissage des bassines et des bouteilles d’eau. Avant que le soir ne vienne, que l’air ne se rafraichisse un peu et que toute badigeonnée d’anti-moustique je ne m’endorme.

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24 juillet 2011

Remontee de l'Amazone

Mardi 19 juillet, le départ.

Il est 7h du soir, la nuit est déjà tombée et j’écris ces premières lignes de la petite cabine dans laquelle je vais passer les trois prochains jours. Le chargement n’est pas encore terminé, il reste des palettes de citrons verts sur les quais et les engins continuent de faire des allers-retours. Le départ était prévu à 18h mais il semblerait que nous ne partions seulement à 21h. Il fait très chaud et j’espère que la climatisation de ma cabine fonctionnera, cela atténuera un peu l’impression d’étouffement qui y règne. Le bateau paraît vieux et assez mal entretenu, il y a des bouts de canalisation rouillée dans le lavabo de ma salle de bains et je pense que les draps n’ont pas été lavés depuis un certain temps. Enfin, je ne suis pas venue ici à la recherche du grand confort et à première vue, ma cabine semble plus confortable que les hamacs qui remplissent les trois ponts. Il y en a des dizaines, pièces de tissus multicolores serrées les unes contre les autres, accrochés dans l’anarchie la plus totale, les premiers arrivés ayant choisi les places les plus éloignées du moteur. Le bateau d’une capacité de 180 personnes paraît plein et pour l’instant je ne vois que peu de touristes étrangers, même si par la suite j’en rencontrerai beaucoup dont une grande proportion de français. Le bateau comprend trois ponts et on trouve au dernier étage un petit bar vendant quelques boissons et des pâtes instantanées, une télé déjà allumée et l’inévitable sono déversant la musique brésilienne qu’on entend partout. Au deuxième étage à l’avant, ma cabine, et au fond, le « restaurant » du bateau où s’alignent des tables en bois. Enfin, en bas, les cargaisons de citrons, de melons, de mangues et d’oignons sont entreposées et le bruyant moteur côtoie la cuisine et les réserves d’eau potable. Le départ se fait du port Marco Spinto, dans un quartier bien peu fréquentable de Belém où j’ai visité une fabrique d’açai la veille. Beaucoup de personnes arrivent en taxi et l’entrée de la zone d’embarquement, fermée d’un lourd portail en bois, est étroitement surveillée.

Jeudi 21 juillet, déjà deux jours de traversée.

Assise sur le pont, sur le sol gris chauffé par le soleil de midi, je contemple le spectacle magnifique qui s’offre à mes yeux et qui défile comme une pellicule de film au rythme de l’avancée du bateau. Nous avançons doucement depuis deux jours maintenant et le temps qui aurait pu paraître long passe en fait très vite. Le paysage ne change guère mais je ne me lasse pas de cette forêt si verte où s’entremêlent tant d’espèces végétales que je ne connais pas. On entend à peine les cris des oiseaux, couverts par le bruit du moteur, mais on devine leurs couleurs, des couleurs chaudes, éclatantes. L’eau d’un marron ocre charrie des branchages et d’étranges étendues de plantes qu’on retrouve sur le rivage. Elles doivent vivre au gré du courant et se disséminer ainsi. De temps à autre, ce sont des petites maisons qu’on aperçoit, des petites cabanes en bois montées sur pilotis, peintes à la hâte en bleu, jaune ou vert et entourées de pontons, dont un d’une vingtaine de mètres de long court vers le fleuve. Partout, des gens, des enfants qui courent à notre vue. Certains nous ayant aperçu de loin sautent sur leur pirogue et rament à notre rencontre, dans l’espoir de recueillir quelques provisions. Mes voisines brésiliennes leur ont jeté quelque chose hier, bien enroulé dans un sac plastique. Ils ne demandant que de la nourriture pour diversifier leur quotidien fait de poisson principalement. Leurs petites habitations ne sont accessibles que par le fleuve, il n’existe pas de route, et je me demande comment ils peuvent vivre là toute l’année, avec si peu de moyens de survie et de communication. On voit des très jeunes enfants ramer, parfois leur mère les accompagne, et eux font d’étranges appels avec leurs mains qui n’est pas un salut comme je l’ai cru au départ mais un appel aux dons des voyageurs. Certains, les plus âgés et munis d’un harpon, réussissent à s’accrocher au bateau. Il leur faut alors très vite s’amarrer et quelques-uns n’y parviennent pas. On les voit alors rester là et s’éloigner, attendant sans doute le prochain bateau. Les plus chanceux grimpent vite à bord en escaladant le bastingage et parcourent le bateau en proposant quelques maigres marchandises, des crevettes dans des petites bassines et de l’açai dans des sacs plastique. Ils restent longtemps sur le bateau, une demi-heure, une heure peut-être, et je me demande combien de temps il leur faudra pour rejoindre leur famille.

Nous avons déjà fait deux arrêts, la première ayant été à Breves, ville que je connais de nom car beaucoup de cas de maladie de Chagas y sont enregistrés. Il n’y a pas de place pour notre bateau mais qu’importe, nous nous amarrons à un autre bateau semblable au notre, de gros pneus de camion servant de bouées amortissant le contact. Et commence le balai des vendeurs de toutes sortes de nourritures qui profitent de ce contact éphémère pour sauter à bord et proposer à tous leurs produits. Il y a des petites timbales d’aluminium remplies de riz, de poulet et de spaghetti, des poches d’açai, du pain, des noix de coco percées d’une paille, des blocs de fromages blancs emballés dans des sacs plastiques, des empanadas frits, des glaces. Ils font le tour du bateau et repartent vite délestés de leurs paquets, les voyageurs profitant de l’occasion pour varier un peu les menus du bateau. A bord, c’est viande, riz, spaghetti, haricots et farofa à chaque repas. Je n’ai pas encore goûté par crainte d’être malade et je me contente des boîtes de conserve et des bananes, les autres fruits que nous ayons emportés, des mangues et des goyaves, ne murissant pas assez vite.

Dans les petites villes, elles aussi dépourvues de route, on voit beaucoup de bateaux, la majorité en bois et de toutes tailles. Certains comme nous remontent ou descendent l’Amazone et on les reconnaît à leurs hamacs, enchevêtrés telle une immense toile d’araignée. Sur la rive, des maisons de bois, peintes pour certaines, des églises bien modestes toutes construites sur le même modèle, des petites stations essence pour les bateaux, une fête foraine aux couleurs défraichies comme sortie d’une autre époque et partout des gens, assis à l’ombre pour la plupart, regardant défiler le ballet des bateaux.

La vie à bord est monotone mais étrangement je ne ressens pas d’ennui. Le fleuve n’est pas agité et le bateau vogue nonchalamment, sans perturbations aucune. Je dors bien, à moitié enroulée dans mon sac de couchage. Malgré la climatisation, il fait chaud et l’atmosphère de la cabine est confinée. Pendant la journée, je passe donc la plupart de mon temps dehors sur le pont, changeant de côté selon l’orientation du soleil. Les passagers voyageant en cabine restent souvent à l’avant, assis dans les rares zones d’ombre, tandis que ceux possédant un hamac y passent beaucoup de temps, surtout aux heures les plus chaudes de la journée. Quand je ne discute pas avec mes voisins, je lis ou je rêvasse, en contemplant le fleuve et la vie bien calme des rives, regardant s’alterner les étendues de forêts et les habitations. Chaque petit événement est une distraction pour le bateau, que ce soit l’heure des arrêts aux ports, le défilement des pirogues ou la montée des enfants sur le bateau. Les passagers circulent beaucoup et au fur et à mesure du temps on commence à connaître tout le monde, des groupes se forment et les discussions se poursuivent jusque tard dans la nuit.

Ce calme et ces paysages m’apaisent et je peux passer de longs moments à contempler le fleuve. Tout cela est si nouveau pour moi et l’émerveillement du début ne faiblit pas. Je n’avais pas pensé ressentir un bien-être aussi profond pendant ces trois jours, bien-être qui me poursuivra même après l’arrivée du bateau à Santarém. C’est alors un retour à la réalité, à l’agitation du port et de la ville. Le débarquement des passagers est rapide mais le bateau restera accosté des heures durant, pour décharger les marchandises. Il repartira en début de soirée jusqu’à l’ultime étape, la ville de Manaus, au cœur de la forêt amazonienne.

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Les hamacs sur le bateau et le premier repas, le meilleur des trois jours !

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Les alignements de pirogues sur le fleuve et l'interminable foret

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La ville de Breves, une embarcation sur le fleuve, typique de la region, et des enfants en pirogue

Ecrivant d'un cafe internet qui a une connexion tres moyenne, l'envoi de photos s'avere assez complique ! Mais j'en remettrai d'autres demain. Ate mais !

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18 juillet 2011

"Week-end" à Cotijuba

Cette semaine, nous avons décidé de partir avec une amie brésilienne d'Amélie, Marcelly, sur l'île de Cotijuba, au nord de Belém. Ce n'est pas le week-end mais nous ferons comme si, il y a moins de monde en semaine à se promener après tout, et on ne peut pas rater une occasion comme celle-là...

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Nous passons d'abord la soirée dans la maison de Marcelly dans un quartier au nord de Belém. C'est l'occasion de découvrir un quartier "authentique", avec ses rues étroites et l'animation qui y règne. Beaucoup de monde dehors comme d'habitude et des conditions de vie assez simples. Très peu de touristes se sont probablement aventurés ici et je me sens encore plus venue d'une autre planète. Mais même en étant bronzée et en ayant les cheveux noirs, je suis sûre que je ne me fondrais toujours pas dans le paysage...

Pour arriver à Cotijuba le lendemain matin, nous prenons d'abord un bus, puis un deuxième bus qui nous fait arriver dans un petit port au bord du fleuve. Après s'être désaltérés d'une agua de coco, nous faisons quelques provisions car on ne peut pas acheter grand chose sur l'île apparemment. Un poulet, du pain, des crakers, de la goiabada (pâte de goyave) et de l'eau feront l'affaire, on se débrouillera bien ensuite. Puis nous achetons un billet pour la traversée et nous embarquons sur un bateau déjà bien plein. Le trajet dure environ 30 minutes et je découvre enfin le Brésil "sauvage", la végétation luxuriante sur les bords du fleuve, les petites maisons toutes simples sur pilotis, les bâteaux de pêche.

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Nous arrivons sur l'île de Cotijuba vers midi, et le voyage n'est pas terminé puisqu'il nous faut maintenant rejoindre une autre partie de l'île à 7km, là ou Marcelly a autrefois tenu un bar-restaurant et où elle a l'habitude d'aller. L'île est protégée depuis 1990 et les voitures sont interdites, il nous faut donc prendre un tracteur, un mototaxi ou une charette à cheval, nous optons pour la troisième option...Commençent alors une bonne demi-heure sur une route en terre et j'ai de plus en plus l'impression d'être à l'autre bout du monde.

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Mon impression se confirme quand nous arrivons au bar-restaurant qui est aussi une pousada et donne en fait directement sur la plage. L'endroit est tout simplement magnifique, et j'ai un flash en voyant le sable blanc, les cocotiers et les troncs d'arbres sur la plage. Je suis basculée 17 ans en arrière, à l'époque où j'étais retournée à Mayotte et d'où je n'ai que quelques souvenirs très vagues. Etrange sensation que de voir un paysage qui existe déjà dans mon esprit...

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Nous déjeunons en contemplant le fleuve, puis après avoir posé nos affaires dans les chambres que nous avons prises, nous allons nous baigner. L'eau est chaude, pas moins de 25°C je pense, un peu marron mais cela est normal. Cela fait du bien après tout ce périple et nous passons à peu près une heure dans l'eau à nous rafraichir...C'est mon premier bain dans un fleuve amazonien !

Nous décidons ensuite d'aller nous promener le long de la plage, il n'y a pratiquement personne et cela ne fait que sublimer l'endroit déjà parfait.

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La journée se termine et après avoir rêvassé encore quelques moments sur la plage, nous dînons dans le bar-restaurant de poisson frit, de riz, de haricots noirs et de farofa. Ce n'est pas très original mais il n'y a que ça ! La soirée se termine sur la plage une fois encore, et par un dernier bain, nocturne celui-là...

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Partie de foot à la nuit tombante devant la pousada

Après une nuit un peu difficile - il y avait quelques moustiques assez agressifs - nous continuons sur notre lancée de la veille. Petit déjeuner sur la plage, baignades, promenades, déjeuner de poisson un peu plus tard... Je suis complètement déconnectée du monde extérieur et cela fait vraiment du bien. Je me croirais presque en vacances...

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Après le cours de capoeira par Walter (au milieu sur la photo) et la séance de photo perchés comme des singes sur un tronc d'arbre, c'est l'heure du masque à l'argile qui gise naturellement au bord de la plage. Elle n'est pas assez maniable pour être sculptée et nous nous en étalons partout sur le corps, la peau est toute douce après ! Sur la photo on voit aussi Amélie (à côté de moi), Arnaud et Bruce, le fils à Marcelly.

Malheureusement il est déjà l'heure de repartir et nous commandons des moto-taxis pour retourner au port et prendre un bateau. Le retour en moto est très amusant, c'est quand même une première expérience pour moi ! Nous achetons des billets pour aller directement au Ver O Peso à Belém et nous embarquons sur un bateau beaucoup plus petit cette fois. La traversée dure une heure et demie et s'achève par un coucher de soleil sur le fleuve, j'en ai une fois de plus plein les yeux.

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Le port de Cotijuba

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Nous croisons des embarcations diverses...la première photo est prise du pont du bâteau.

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Sur le pont du bateau justement où il n'est pas permis d'aller mais nous avons juste le temps de prendre la pause...

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Coucher de soleil avant d'arriver à Belém...

 

11 juillet 2011

Les animaux de la jungle

Buongiorno Yann, cette page est pour toi ! J'espère que tu as accès à internet de ton petit village sur les collines toscanes, comme promis je mets des photos des singes avec qui j'habite, en attendant d'autres animaux plus féroces...

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Les singes, le ciel bleu au dessus de leurs têtes, et les palmiers dans lesquels ils adoreraient se promener. Mais ils doivent se contenter de leurs cage et de leurs morceaux de papaye !

Et j'ai même fait une vidéo :

http://www.dailymotion.com/video/xjv23j_les-petits-singes_travel

Ne sont-ils pas mignons !

Les sols et les murs de la maison réservent parfois de drôles de surprises. Après les moustiques écrasés, les scolopandres et les genkos, voici les vers dans la salle de bains. Quel plaisir le matin quand il faut prendre sa douche ! Premièrement éviter de crier, ça pourrait effrayer les vigiles, et deuxièmement prendre un papier et l'entraîner délicatement vers la sortie de la maison. Sans le tuer bien sûr, la mort est réservée aux moustiques...désolée pour toute cette violence Yannino, la vie est dure ici aux tropiques. Mais je suis sûre que tu t'en sortirais très bien ici et qu'avec ton sabre de pirate tu aurais vite fait de tous les éliminer.

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Le vers (espèce indéterminée...)

 

Et pour finir, autre charme du climat tropical, la pluie qui tombe tous les jours ou presque en fin de journée, qui fait remonter l'humidité de façon vertigineuse et qui empêche le linge de sécher correctement. Résultat, il faut parfois s'y reprendre à plusieurs fois pour laver ses affaires sous peine d'avoir des vêtements qui sentent bon le linge mouillé...(a chuva = la pluie en portugais)

http://www.dailymotion.com/video/xjv1x4_a-chuva_travel

10 juillet 2011

Belém, ses façades, son port, son Ver O Peso

C'est parti pour le centre-ville de Belém. Du centre des primates c'est tout une expédition puisqu'il faut à peu près compter une heure en bus quand il n'y a pas d'embouteillage. D'où je suis il n'y a qu'une route pour arriver dans le centre, la BR 316, et c'est la guerre entre les voitures, les bus, les camions de bidons d'eau potable et j'en passe. Le paysage est très distrayant, se succèdent des magasins d'électro-ménager, des vendeurs à la sauvette, le centre régional de la police, un centre commercial, des églises "Assembleia de Deus" (qui s'apparentent à des sectes), puis des buildings à la fin et enfin le centre-ville. Il y a toujours beaucoup d'activité, beaucoup de monde et de vendeurs dans les rues. Les gens ont l'air d'acheter plus dehors que dedans d'ailleurs, en tout cas c'est ce que les rues envahies d'articles en tous genres laissent à penser.

Après avoir déambulé dans le labyrinthe des petites rues - cela change vraiment de Brasilia même si elles sont toutes perpendiculaires - nous arrivons au fameux marché "Ver O Peso" (Voir au poids en portuguais). Tout le monde m'avait parlé de ce marché où on est censé trouver tous les produits typiques de la région, que cela soit de la nourriture ou de l'artisanat. C'est aussi un vrai bazar, mais cela ne m'étonne pas vraiment. Malgré les dizaines de yeux rivés sur moi - j'ai l'impression que nous sommes les seuls étrangers dans cette ville ! - je sors mon appareil photo. On m'avait aussi dit que Belém était une ville dangereuse et qu'il fallait éviter de transporter quoi que ce soit de précieux, cela va permettre de la vérifier. C'est vrai qu'on me regarde deux fois plus mais au moins cela fait des photos originales avec tous ces gens qui prennent la pause !

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L'extérieur et l'intérieur du Ver O Peso

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La vendeuse de "Castanha do Para" (Noix du Brésil), les vendeurs de coco et la rue avec sa circulation toujours très dense...

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Encore des castanha do Para, j'en achète cette fois (5 reais le sachet, soit 2€, un cadeau quand on sait ce que cela coûte en France). Il y a toute une section réservée aux vendeurs de noix, qui les décortiquent et les mettent en sachet sur place. Et c'est un délice...

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Les abords du marché et ses bâtiments très caractéristiques et un peu décrépis. Très actif le jour, ce marché l'est aussi la nuit avec entre autres les livraisons de la fameuse baie clé de mon mémoire, l'açai...Je rappelle que l'açai, lorsqu'elle est préparée en jus principalement, peut être contaminée par le protozoaire Trypanosoma cruzi, l'agent de la maladie de Chagas. En consommant le jus, les personnes contaminées développent une forme aigue de la maladie une dizaine de jours plus tard dont les symptômes assez graves peuvent mener jusqu'à la mort s'ils ne sont pas traités à temps. Cette maladie, émergente dans la région, est encore peu maitrisée et des programmes de lutte sont mis en place par les services de santé pour tenter de limiter les contaminations. On compte quelques centaines de cas par an mais une forte sous-estimation est très probable, ainsi bien des personnes courent le risque de développer une vingtaine d'années plus tard une forme chronique de la maladie de Chagas, qui se solde par des complications cardiaques graves. L'hygiène est donc au coeur de la lutte et à Belém, les services sanitaires essayent de répertorier les lieux sensibles, dont le marché, pour améliorer les conditions de stockage et de préparation.Je n'ai pas encore goûté l'açai, seulement en glace, mais il semblerait que l'agent n'est pas détruit par la congélation...je me tiens donc sur mes gardes !

Belém est aussi un port, et ce ne sont pas des mouettes ou des goëlands qu'on voit voler au dessus des bâteaux mais des horribles oiseaux noirs qui dévorent tous les déchets stagnants dans l'eau. L'odeur est assez désagréable et cela contraste beaucoup avec les adorables petites maisons qui bordent les quais.

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Les couleurs des maisons sont quand mêmes un peu criardes des fois, quand on voit le rose dragée, le jaune d'or et le bleu pervenche côte à côte. Pas très loin des bâteaux de toutes tailles sont amarrés et sous le soleil plombant rien ne vaut un dessous de remorque pour faire une petite sieste...

Nous concernant nous achetons une agua de coco, absolument délicieuse et très rafraichissante, au point que nous en reprenons une deuxième !

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Du haut d'un ancien fort, une vue du Ver O Peso (à noter, la fausse perspective à droite) et en arrière-plan les buildings de Belém...

Pour finir quelques façades qui font le charme de la ville

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1 juillet 2011

Arrivée au centre des primates

 

Ca y est, cette fois me voilà presque dans la forêt amazonienne. Il est 17h, la nuit commence à tomber et il pleut littéralement des cordes. Mes seuls voisins sont deux vigiles à une cinquantaine de mètres dans leur cabine de plastique et des singes, une quinzaine d’espèces en tout, enfermés dans leur grande cage.  Les seuls bruits que j’entends sont la pluie et les oiseaux, si bien que j’ai mis des nocturnes de Chopin pour mettre un peu d’ambiance !

Mais replaçons le contexte : le séminaire sur Chagas s’est terminé hier soir, moins tard que les autres jours, vers 19h. On m’a délivré une attestation de présence qui fera office de souvenir pour moi et après une photo générale l’événement est clos. Je n’ai pas loin de 20 heures d’enregistrement, soit largement de quoi m’occuper pour les deux prochaines semaines, au bas mot…

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Le groupe de travail "Surveillance" et mon certificat de participation...

Après un dernier diner dans l’hôtel (je n’ai plus faim tellement j’ai mangé pendant trois jours), nous allons prendre un verre sur le port, à las Docas, dans un bar qui produit lui-même ses bières. Je n’aime toujours pas la bière mais je tiens quand même à annoncer un grand événement : j’ai bu mon premier café en entier et j’ai aimé ! C’était à l’occasion du séminaire, j’étais tellement fatiguée qu’il me fallait absolument quelque chose pour continuer à me concentrer. Je me suis donc résolue à prendre un café, avec ce qu’il faut de sucre. Bizarrement j’ai aimé, mais peut-être est-ce dû au fait que j’étais totalement réveillée 5 minutes plus tard…cela vous semble surement complètement banal mais pour moi c’est un exploit ! Prochaine étape, le café sans sucre. Donc Lisa, la prochaine fois que  je mange chez vous, tu pourras me proposer « un cafèèè » après la pasta…Je répondrai peut-être oui !

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Estaçao das Docas, avec ses étranges structures en acier qui datent du XIXème siècle, à l'époque où le lieu était encore un port.

Après une caïpirinha (encore !), des discussions encore et toujours en portugais (à cette heure tardive je suis complètement déconnectée et je n’écoute plus rien) et un petit tour nocturne dans Belém (qui est vraiment déserte la nuit), nous rentrons à l’hôtel et je mets mon réveil pour pouvoir profiter une dernière fois du petit déjeuner. On m’a dit qu’il n’y avait rien près de l’Institut Evandro Chagas (IEC) et je crains de ne pas pouvoir manger avant un certain temps. Malheureusement je suis tellement épuisée que me rendors après mon réveil et quand je me réveille il n’y a plus de petit déjeuner et il est déjà l’heure de partir…Je dis au revoir à tout le monde et je monte dans un 4×4 du SESPA (Secrétariat de Santé Publique de l’Etat du Para), on m’a gentiment proposé de m’emmener en territoire ennemi…(la SESPA, l’organisateur du séminaire, a des rapports plutôt tendus avec l’IEC…et je l’ai bien senti par quelques remarques acerbes pendant les discussions !).

Le chemin jusqu’à l’IEC est plutôt long et je découvre la vie Belèmoise du bord de route. Beaucoup de petits marchés où j’ai bien envie de m’arrêter, des vendeurs de bouteilles d’eau et de lunettes de soleil quand le feu passe au rouge, des centres commerciaux démesurément grands, beaucoup de parapluies (pour se protéger du soleil, la peau claire est à la mode ici)…puis après avoir passé un premier portail sécurisé, nous pénétrons dans l’IEC ce qui n’est qu’une première étape puisque le Centre National des Primates où je vais habiter se trouve un peu plus loin, et après un deuxième portail de contrôle.

On me donne les clés de mon « alojamento », qui est en fait une petite maison pour moi toute seule, avec une grande cuisine, une télé, un lave-linge (fantastique ! je vais enfin pouvoir laver mes affaires autrement qu’à la main !), de la vaisselle…et même la clim ! Je peux d’ailleurs la régler comme je veux et je décide de la mettre à 25°C (je pourrais l’arrêter mais la tentation est trop forte !). Puis je découvre les lieux. Beaucoup de monde travaille ici, puisque le centre des primates est aussi une réserve naturelle avec une forêt tropicale et beaucoup d’espèces végétales. L’entrée dans le parc est interdite mais on me propose de me faire visiter dès que j’en ai envie…Il y a aussi une bibliothèque où on accepte de me brancher à l’internet du centre (c’est bon, je suis reconnectée au « monde », comme disait un de mes collocataires polonais en Irlande qui passait sa vie sur internet). Et je décide d’aller faire des courses, il faut bien manger. Le responsable des lieux me dit qu’il y a bien un supermarché à trois ou quatres quadras (tout près) mais que c’est trop dangereux d’y aller toute seule. Il m’oriente vers les vigiles, qui ont le même discours. A cette heure-ci c’est risqué (il est midi !) et ils me proposent de prendre une voiture puisque j’ai mon permis. Je ne l’ai pas avec moi malheureusement mais je trouve rapidement une autre solution : la responsable de la bibliothèque propose de m’emmener. Tout cela pour dire qu’en l’espace d’une heure j’ai trouvé un supermarché (on m’avait dit qu’il n’y avait rien), internet et la possibilité de prendre une voiture. Ici j’ai appris à ne plus m’inquiéter à l’avance….on trouve toujours des solutions.

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Ma chambre et ma grande-cuisine

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Les petits chalets et l'entrée hyper-surveillée du centre des primates

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Le bâtiment principal du centre, la réserve en arrière-plan et les grandes cages des singes

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Il y a toutes les tailles et toutes les espèces de singes d'Amazonie...

Mon premier repas est bien simple mais après trois jours d’opulence cela fait du bien. Et je crois que la goyave va rejoindre la mangue dans la catégorie de mes fruits préférés !

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Mangue, avocat et goyave...mmmm :)

Carte google

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Em busca de palma do Brasil
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